
Claudie Bouffort est infirmière au CHU de Rennes.
Elle présente son étude sur l’autohypnose sur l’intensité de la douleur induite lors des soins de
pansement du patient amputé en transmétatarsienne d’un ou plusieurs orteils :” Étude MODOUPAAH”
Un beug technique ne nous a pas permis de répondre à vos questions. Claudie répond à vos questions ci-dessous et si vous avez encore des questions, n’hésitez pas à nous contacter!
Pourquoi uniquement les amputations en transméta ? Dans le service, nos chirurgiens réalisent deux types d’amputations:
– Des amputations fermées que sont les amputations en transtibiales et les amputations en transfémorales. Elles sont fermées par des fils et cicatrisent généralement en deux trois semaines.
– Des amputations ouvertes que sont les amputations d’orteils ( elles sont généralement faites en transméta de l’orteil, rarement des interphalangiennes car l’infection a déjà bien progressé), qui nécessitent une cicatrisation dirigée par des soins quotidiens. C’est généralement ce type d’amputation que nous avons quand nous regardons les chiffres des amputations dans le service.
L’hypnose dans le domaine de la respiration, pour diminuer la dyspnée.
J’utilise déjà beaucoup la respiration pour les inductions des transes hypnotiques. Il existe un outil que nous appelons pacing respiratoire, qui est un outil de mirroring : Vous vous mettez en miroir avec votre patient. Vous vous synchronisez à sa respiration, puis vous commencez à parler sur son expiration, et seulement sur son expiration. Cela induit des pauses dans le langage, des silences. Avec la modulation de la voix et les mots que vous utilisez (vous pouvez faire 1 mot=1 expiration. Vous utilisez des mots positifs : tranquillement, lentement, que c’est agréable…), vous pouvez constater un changement dans le rythme de la respiration de votre patient. En même temps, c’est hypnotique. Vous proposez à votre patient d’observer sa respiration. C’est déjà avoir un accès à son inconscient. La respiration est un outil très puissant et est un antalgique naturel. J’utilise la respiration sur des situations d’urgences quand mon patient hyperventile. Le fait de faire du pacing peut diminuer la fréquence respiratoire et apporter un apaisement. C’est le retour des patients. Pour les patients douloureux, diminuer le respiration active le système parasympathique et permet une diminution des composantes affectives (émotionnelles), sensori discriminatives de la perception douloureuse. (Références ci dessous)

Après, dans votre séance d’hypnose, vous pouvez faire des suggestions hypniques pour que le patient soit confortable, apaisé… dans sa respiration… Faire ce qu’on appelle des ancrages pour qu’il puisse retrouver cet état de bien-être, de confort, de sécurité..